
Une motion au Conseil des droits de l’homme de l’ONU demande instamment que des mesures soient prises concernant les incidents de brûlage du Coran en Suède, qui, selon le Pakistan, ont incité à la « haine religieuse ».
Les nations musulmanes, dont l’Iran et le Pakistan, affirment que la profanation du Saint Coran équivaut à une incitation à la violence et ont appelé à rendre des comptes après qu’une série de cascades en Suède a provoqué une réaction violente dans le monde entier.
Une requête déposée auprès de l’organe des droits de l’homme des Nations Unies mardi était en réponse au dernier incident du mois dernier et appelle les pays à revoir leurs lois et à combler les lacunes qui pourraient « entraver la prévention et la poursuite des actes et l’incitation à la haine religieuse ».
Le débat a mis en évidence les divergences au sein du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies entre l’Organisation de la coopération islamique et les membres occidentaux préoccupés par les implications de la motion pour la liberté d’expression et les défis posés aux pratiques de longue date en matière de protection des droits.
Un immigrant irakien en Suède a déchiré, brûlé et piétiné le Coran devant une mosquée de Stockholm le mois dernier pendant les vacances de l’Aïd al-Adha, provoquant l’indignation dans le monde musulman et des manifestations de colère dans plusieurs villes pakistanaises.
« Nous devons voir clairement ce que c’est: incitation à la haine religieuse, discrimination et tentatives de provoquer la violence », a déclaré le ministre pakistanais des Affaires étrangères Bilawal Bhutto Zardari au conseil basé à Genève par vidéo, affirmant que de tels actes se sont produits sous « la sanction du gouvernement et avec le sentiment d’impunité ».
— Porte-parole 🇵🇰 MoFA (@ForeignOfficePk) 11 juillet 2023
« Irresponsable et faux »
Les remarques de Bhutto Zardari ont été reprises par des commentaires de ministres d’Iran, d’Arabie saoudite et d’Indonésie, ce dernier qualifiant le brûlage du Coran d’acte «d’islamophobie».
« Arrêtez d’abuser de la liberté d’expression », a déclaré le ministre indonésien des Affaires étrangères, Retno Marsudi. « Le silence signifie la complicité. »
En 2020, des membres d’un groupe d’extrême droite danois ont brûlé une copie du Coran à Stockholm, quelques jours après un incident similaire dans la ville méridionale de Malmo.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a exhorté la Suède et les pays européens à prendre des « mesures urgentes et efficaces » contre de tels incidents.
Certains pays occidentaux ont condamné les cascades, mais ont également défendu la « liberté d’expression ».
L’ambassadrice allemande à l’ONU, Katharina Stasch, a qualifié les actes en Suède de « provocation épouvantable », mais a ajouté que « la liberté d’expression signifie parfois aussi avoir des opinions qui peuvent sembler presque insupportables ».
L’envoyé de la France a déclaré que les droits de l’homme visaient à protéger les personnes, pas les religions et leurs symboles.
Le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Turk, a déclaré au conseil que les actes incendiaires contre les musulmans, ainsi que d’autres religions ou minorités, sont « offensants, irresponsables et répréhensibles ».
#HRC53🔴 MAINTENANT à @ONUGenève:
Le @ONU Le Conseil des droits de l’homme tient un DÉBAT URGENT pour « discuter de l’augmentation alarmante des actes prémédités et publics de haine religieuse, qui se manifeste par la profanation récurrente du Saint Coran dans certains pays européens et autres » https://t.co/Rp5jDsAkcg
— Conseil des droits de l’homme des Nations Unies 📍 #HRC53 (@UN_HRC) 11 juillet 2023
Les talibans ciblent la « Suède »
L’administration talibane a déclaré dans un communiqué qu’elle avait mis fin à toutes les activités de la Suède en Afghanistan « unAprès l’insulte au Saint Coran et l’octroi d’une autorisation pour insulte aux croyances musulmanes ».
Il n’a pas fourni de détails sur les organisations qui seraient affectées par son interdiction. La Suède n’a plus d’ambassade en Afghanistan depuis que les talibans ont pris le pouvoir en 2021.
L’organisation d’aide du Comité suédois pour l’Afghanistan (SCA) a déclaré qu’elle cherchait des éclaircissements auprès des autorités.
« SCA n’est pas une entité gouvernementale suédoise. SCA est indépendant et impartial vis-à-vis de tous les acteurs politiques et des États, et condamne fermement toute profanation du Saint Coran », a déclaré l’ONG dans un communiqué.
« Depuis plus de 40 ans, SCA travaille en étroite collaboration avec la population rurale et dans le plus profond respect de l’islam et des traditions locales en Afghanistan. »
Des milliers d’employés afghans travaillent pour l’organisation dans tout le pays dans les domaines de la santé, de l’éducation et du développement rural. L’an dernier, SCA a traité 2,5 millions de patients dans ses centres de santé.
SCA condamne fermement tous les actes de profanation du Saint Coran et demande des éclaircissements sur la directive du 11 juillet du DFA sur les activités de la Suède en Afghanistan. SCA n’est pas une entité gouvernementale. Déclaration complète ici : https://t.co/J3XoOa3txd
— Svenska Afghanistankommittén SAK/SCA (@SAK_Sweden) 11 juillet 2023
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