La police interdit le rassemblement commémoratif de Paris par crainte d’un regain de violence après les émeutes

Des dizaines de marches contre les violences policières en France ont été annoncées pour samedi après que les autorités ont interdit un rassemblement commémoratif, craignant de raviver les troubles récents qui ont englouti le pays.

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Sept ans après la mort en garde à vue d’Adama Traoré, un jeune homme noir, sa sœur avait prévu de mener une marche commémorative au nord de Paris à Persan et Beaumont-sur-Oise.

Cependant, avec des tensions toujours vives après le meurtre par la police de Nahel, 17 ans, d’origine algérienne, lors d’un contrôle routier la semaine dernière, un tribunal a jugé que le risque de troubles publics était trop élevé pour permettre à la marche de se poursuivre.

Dans une vidéo publiée sur Twitter, Assa Traoré, la sœur aînée d’Adama, a confirmé que suite à l’ordonnance du tribunal « il n’y aura pas de marche à Beaumont-sur-Oise ».

« Le gouvernement a décidé de jeter de l’huile sur le feu » et « de ne pas respecter la mort de mon petit frère », a-t-elle déclaré dans la vidéo.

Au lieu de l’événement prévu, elle a déclaré qu’elle assisterait à un rassemblement samedi après-midi sur la place de la République dans le centre de Paris pour dire « au monde entier que nos morts ont le droit d’exister, même dans la mort ».

Cependant, cette « marche pour la justice » sera également interdite, selon la préfecture de police de Paris.


Une trentaine de manifestations similaires contre les violences policières sont prévues à travers la France ce week-end, selon une carte en ligne, notamment dans les villes de Lille, Marseille, Nantes et Strasbourg.

Chagrin et colère

Plusieurs syndicats, partis politiques et associations avaient appelé leurs partisans à se joindre à la marche commémorative pour Traoré cette année alors que la France est sous le choc des allégations de racisme institutionnalisé dans ses rangs policiers à la suite de la fusillade policière de Nahel M.

Traoré, qui avait 24 ans, est décédé peu de temps après son arrestation en 2016, déclenchant plusieurs nuits de troubles qui se sont déroulées de la même manière que les émeutes d’une semaine qui ont éclaté à travers le pays à la suite de la fusillade à bout portant de Nahel lors d’un trafic. arrêt.

La mort de l’adolescent le 27 juin a ravivé les accusations de longue date de racisme systémique parmi les forces de sécurité, et un comité de l’ONU a appelé la France à interdire le profilage racial.

Mais les partis d’extrême droite ont lié les émeutes les plus intenses et les plus répandues dans le pays depuis 2005 à la migration de masse et ont exigé des freins aux nouveaux arrivants.

Les groupes de campagne affirment que les « marches citoyennes » de samedi seront l’occasion pour les gens d’exprimer leur « chagrin et leur colère » face aux politiques policières discriminatoires, en particulier dans les quartiers populaires.

Ils demandent instamment des réformes de la police, notamment des tactiques policières et de l’armement de la force.

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Veran, a reproché aux organisations de convoquer des manifestations « dans les grandes villes qui ne se sont pas encore remises des saccages ».

Plus de 3 700 personnes ont été placées en garde à vue en lien avec les manifestations depuis la mort de Nahel, dont au moins 1 160 mineurs, selon les chiffres officiels.

(AFP)

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