
Le Myanmar reste membre de l’ASEAN mais a été exclu des réunions de haut niveau.
Djakarta :
Les ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN se sont réunis mardi en Indonésie pour des pourparlers dominés par la crise au Myanmar, le bloc régional étant divisé sur la manière ou l’opportunité de reprendre contact avec la junte au pouvoir du pays ravagé par le coup d’État.
La réunion de deux jours de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est sera suivie de discussions plus tard dans la semaine avec Pékin, Washington et d’autres puissances, où le haut diplomate américain Antony Blinken cherchera à repousser l’affirmation de la Chine en mer de Chine méridionale.
Le Myanmar est ravagé par une violence meurtrière depuis qu’un coup d’État militaire a renversé le gouvernement d’Aung San Suu Kyi il y a plus de deux ans et a déclenché une répression sanglante contre la dissidence.
L’ASEAN a longtemps été décriée comme un magasin de conversation édenté, et elle reste divisée sur les tentatives diplomatiques de résolution de la crise.
Ces fractures ont été mises à nu dans un projet de communiqué conjoint vu par l’AFP, où une section sur le Myanmar a été laissée en blanc car les membres de l’ASEAN n’ont pas réussi à s’entendre sur une position unifiée au préalable.
« Le para est toujours en discussion (…) les pays membres tardent encore à proposer leur soumission », a déclaré à l’AFP un diplomate d’Asie du Sud-Est.
La seule fois où l’ASEAN n’a pas réussi à publier un communiqué conjoint, c’était il y a plus de dix ans, en 2012, en raison d’un différend linguistique concernant la mer de Chine méridionale.
Les membres de l’ASEAN ont déployé des « efforts supplémentaires » dans les jours qui ont précédé la réunion – prélude à un sommet des dirigeants en septembre – pour unir le groupe autour de la question du Myanmar, a déclaré le diplomate sous couvert d’anonymat.
Cependant, le responsable n’était « pas trop optimiste » quant à ce qui se passerait étant donné que « quelques membres ont des perspectives différentes sur la manière d’aborder le problème », ont-ils déclaré.
Le Myanmar reste membre de l’ASEAN mais s’est vu interdire les réunions de haut niveau en raison de l’échec de la junte à mettre en œuvre un plan en cinq points, convenu il y a deux ans, pour mettre fin à la violence et relancer les négociations pour résoudre la crise.
Mais les efforts de l’ASEAN pour lancer l’exécution du plan ont été vains, car la junte ignore les critiques internationales et refuse de s’engager avec ses opposants.
La Thaïlande, quant à elle, a accueilli le mois dernier le ministre des Affaires étrangères de la junte pour des « pourparlers informels » controversés, approfondissant les divisions entre les membres de l’ASEAN.
Le Cambodge a envoyé un diplomate junior tandis que le président de l’ASEAN, l’Indonésie et la Malaisie, ont snobé la réunion.
Le ministre indonésien des Affaires étrangères, Retno Marsudi, a semblé viser les divisions au sein du bloc dans des remarques ouvrant une session le premier jour des pourparlers.
« Nos différences ne doivent pas être une excuse pour que nous abandonnions les problèmes urgents de droits de l’homme dans notre propre région. Malgré les complexités sur le terrain, l’ASEAN ne doit pas faiblir », a-t-elle déclaré.
– Plan ‘plus clair’ –
Les initiatives du bloc sont limitées par les principes de sa charte de consensus et de non-ingérence, mais les analystes affirment que la réunion pourrait pousser les membres à faire plus.
« On espère qu’il y aura un plan de mise en œuvre plus clair sur ce que l’ASEAN fera à l’avenir », a déclaré à l’AFP Lina Alexandra, du groupe de réflexion du Centre d’études stratégiques et internationales basé à Jakarta.
À l’ouverture de la réunion, l’ONG Human Rights Watch, dans un communiqué de presse, a exhorté les membres et alliés de l’ASEAN à « créer une coalition de gouvernements concernés pour… faire pression sur la junte » plus fortement sur ses violations des droits.
Jeudi, une réunion ministérielle de l’ASEAN plus trois avec le Japon, la Corée du Sud et la Chine aura lieu avant le Forum régional de l’ASEAN et une réunion des ministres des Affaires étrangères du Sommet de l’Asie de l’Est de 18 nations vendredi, qui comprendra également Washington et Pékin.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov devrait assister à cette dernière réunion, le plaçant à nouveau dans la même pièce que le secrétaire d’État américain Blinken après une brève réunion en mars alors que l’invasion de l’Ukraine par Moscou se poursuit.
La Chine sera représentée par le haut diplomate Wang Yi au lieu du ministre des Affaires étrangères Qin Gang, a déclaré à l’AFP un diplomate d’Asie du Sud-Est.
Pendant ce temps, la Corée du Nord – qui participera au Forum régional de l’ASEAN – a décidé de ne pas envoyer le ministre des Affaires étrangères Choe Son Hui, ont déclaré des responsables indonésiens.
Washington et les membres de l’ASEAN chercheront à « repousser » les actions de Pékin dans la mer de Chine méridionale en proie à des différends, a déclaré samedi à la presse le haut diplomate américain pour l’Asie de l’Est Daniel Kritenbrink.
La Chine a fait des revendications radicales sur la voie navigable stratégique malgré les protestations de plusieurs membres de l’ASEAN qui plaident pour une liberté de navigation sans entrave et que leurs propres revendications territoriales soient respectées.
Le projet de communiqué conjoint de l’ASEAN appelait à la retenue dans la voie navigable et indiquait qu’il y avait « un élan positif » dans les pourparlers sur un code de conduite.
« Nous avons réaffirmé l’importance de maintenir et de promouvoir la paix, la sécurité, la stabilité, la sûreté et la liberté de navigation dans et au-dessus de la mer de Chine méridionale », a-t-il déclaré.
(Cette histoire n’a pas été éditée par le personnel de NDTV et est générée automatiquement à partir d’un flux syndiqué.)
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