
10 000 pas et comptage. Les chiffres ne sont guère une cause de réjouissance. Dans l’édition 2022 du Bilan de l’Observatoire national des niveaux d’activité physique et des comportements sédentaires (ONAPS), les chiffres montraient que seulement la moitié des garçons et un tiers des filles âgés de 6 à 17 ans atteignaient les niveaux recommandés (au moins 60 minutes de activité physique d’intensité modérée à élevée par jour). « La puberté est l’un des marqueurs de la baisse de l’activité physique quel que soit le sexe », et la baisse est encore plus prononcée chez les filles, selon le rapport rendu public le 25 octobre. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : « 70 % des garçons et 56% des filles de 6-10 ans respectent les niveaux recommandés, contre seulement 34% des garçons et 20% des filles de 11-14 ans, et 40% des garçons et 16% des filles de 15-17 ans. »
Ce constat fait écho à celui d’un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), publié début octobre : « Dans la plupart des pays, les femmes sont moins actives que les hommes […] dans tous les groupes d’âge. Les filles sont également plus inactives que les garçons dans la plupart des pays (85% et 77,6% respectivement). » Parallèlement, le niveau de sédentarité a fortement augmenté avec la crise sanitaire, du fait de l’augmentation du temps passé devant les écrans.
Comment expliquer une telle différence entre les sexes ? « Des études montrent que les filles sont moins attirées par la pratique compétitive », constate Alicia Fillon, chef de projet ONAPS et co-auteur du Bilan. En effet, les fédérations monosport (regroupant 60% des licenciés, couvrant 5,2 millions d’enfants) regroupent 64,2% de garçons et 35% de filles. Cette différence tend cependant à disparaître, selon le Bilan, pour les fédérations multisports – majoritairement scolaires – qui sont davantage tournées vers les sports de loisir. « On parle beaucoup moins des femmes gagnantes des compétitions sportives que des hommes, malgré les nombreuses athlètes féminines de haut niveau. Quand l’équipe féminine de handball a remporté la médaille d’or aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020, elle a été ridiculisée », a déclaré Pascale Duché, directrice. du Laboratoire Impact de l’Activité Physique sur la Santé de l’Université de Toulon.
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« Lutter contre les idées préconçues dès le plus jeune âge »
Il y a un autre obstacle. « La question de la sécurité – et des perceptions de la sécurité – dans et autour des zones où l’activité physique est pratiquée peut limiter l’encouragement des parents à l’activité physique pour les filles plus que pour les garçons », a expliqué Irène Margaritis, directrice adjointe de l’évaluation des risques à la Sécurité nationale de la santé. Agence (Anses). On sait pourtant que les parents sportifs ont une influence et « peuvent apporter divers soutiens, qu’ils soient logistiques ou persuasifs », précise Santé Publique France. [Public Health France]qui vient de lancer le second volet de sa campagne « Get Teens Moving ».
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