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HONG KONG, 6 février (Reuters) – Le procès de 16 militants pour la démocratie de Hong Kong inculpés en vertu d’une loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin s’est ouvert lundi avec une sécurité renforcée pour une affaire qui, selon certains observateurs, sera un test de l’indépendance judiciaire de la ville.
Les accusés sont ceux qui ont plaidé non coupables sur 47 arrêtés lors d’un raid à l’aube en janvier 2021 et accusés de complot en vue de commettre la subversion pour avoir participé à une élection primaire non officielle organisée par des partisans de la démocratie en 2020.
Plus de 100 personnes ont fait la queue pour s’asseoir dans la galerie publique du tribunal avec des dizaines de policiers en attente et un véhicule de déminage déployé.
« Il n’y a pas de crime à répondre. Ce n’est pas un crime d’agir contre un régime totalitaire », a déclaré au tribunal l’accusé et ancien législateur Leung Kwok-hung, connu sous le surnom de « Cheveux longs ».
Le juge Andrew Chan a répondu que l’audience était une « occasion solennelle » et a demandé le respect des accusés et des membres du public.
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Les procureurs ont décrit l’élection primaire – organisée pour sélectionner les candidats les plus forts pour contester une élection à l’assemblée de la ville, le Conseil législatif (LegCo), comme un « complot vicieux » visant à renverser le gouvernement de la ville et à y provoquer une « destruction mutuelle » en prendre le contrôle du parlement de la ville.
« Se présenter aux élections du LegCo, c’est quel genre d’illégalité signifie, quel genre de menace violente ? » Chan Po-ying, présidente de la Ligue des sociaux-démocrates et épouse de Leung, a déclaré devant le tribunal.
Le procès devrait durer 90 jours, trois accusés devant témoigner contre les autres, selon les procureurs. Les accusés risquent des peines pouvant aller jusqu’à la prison à vie s’ils sont reconnus coupables.
Parmi ceux qui ont plaidé non coupable figurent l’ancienne journaliste Gwyneth Ho, l’activiste Owen Chow et la syndicaliste Winnie Yu.
Tous ceux qui ont plaidé coupables, y compris l’ancien professeur de droit Benny Tai et l’éminent militant Joshua Wong, seront condamnés à l’issue du procès.
La colonie britannique de l’époque a été rendue à la Chine en 1997 selon une formule « un pays, deux systèmes » destinée à garantir ses libertés et un système juridique indépendant pendant 50 ans.
La Chine nie avoir interféré avec le mode de vie de la ville, mais certains habitants de Hong Kong ont critiqué au fil des ans ce qu’ils considéraient comme l’érosion des libertés par un Pékin de plus en plus affirmé.
Pékin a imposé une loi sur la sécurité nationale à la ville en 2020 après des mois de manifestations parfois violentes en faveur de la démocratie.
Les gouvernements occidentaux ont critiqué la loi, qui punit la subversion, la collusion avec les forces étrangères et le terrorisme jusqu’à la prison à vie, comme un outil pour écraser la dissidence.
Les autorités chinoises et hongkongaises affirment que la loi a apporté la stabilité au centre financier asiatique.
Depuis l’entrée en vigueur de la loi, plus de 230 personnes ont été arrêtées, dont des rédacteurs en chef à la suite de descentes de police dans des médias, tandis que des syndicats et des groupes de la société civile se sont dissous.
Treize des 47 personnes arrêtées ont été libérées sous caution en 2021, tandis que les 34 autres – dont 10 qui ont plaidé non coupable – ont été placées en détention provisoire.
L’affaire a suscité des critiques internationales, les procureurs du gouvernement ayant demandé à plusieurs reprises plus de temps pour préparer des documents juridiques et rassembler des preuves.
Parmi un certain nombre de dérogations aux procédures de common law établies, le secrétaire à la justice Paul Lam a refusé de laisser les accusés faire face à un procès devant jury. L’affaire est entendue par trois juges de la Haute Cour désignés en vertu de la loi sur la sécurité nationale : Andrew Chan, Alex Lee et Johnny Chan.
Reportage de Jessie Pang; Montage par Anne Marie Roantree
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