Sur fond de tensions sociales, le parcours du relais de la flamme de Paris dévoilé

Paris s’apprête à allumer sa flamme olympique. Lundi 3 juillet, la ville hôte des prochains Jeux Olympiques et Paralympiques d’été (JOP) a présenté les détails du parcours de la flamme olympique à travers la capitale, quelques jours après que le Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (COJOP) a annoncé le itinéraire. L’annonce a été faite lors d’un point presse au musée Carnavalet, en pleine tension après la mort de Nahel M., un jeune de 17 ans tué le 27 juin à Nanterre, en banlieue parisienne, par un policier. Les enjeux sociaux et sécuritaires entourant le relais olympique ont été au cœur des discussions.

« J’espère que le climat sera plus calme dans un an, mais nous nous préparons à toute éventualité », a déclaré Pierre Rabadan, adjoint au maire de Paris chargé du sport et des JO. Les enjeux sécuritaires et organisationnels de l’événement (du 26 juillet au 11 août 2024, pour les Jeux Olympiques et du 28 août au 8 septembre 2024, pour les Jeux Paralympiques) s’annoncent considérables. Paris a vu grand pour le premier acte de « ses » Jeux Olympiques, avec plus de 100 relayeurs par jour, une trentaine de « protecteurs » de la flamme, tous les arrondissements concernés et des points précis à atteindre (Roland-Garros, Buttes-Chaumont et Vincennes) .

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Parmi les sites mis en lumière, plusieurs ont récemment été le théâtre d’affrontements entre émeutiers et policiers. « Le paysage social est préoccupant en ce moment, mais […] il ne faut pas tout confondre. Il y a une tradition de trêves olympiques, et ce hiatus est fondamental », a déclaré Emmanuel Grégoire, l’adjoint chargé de l’urbanisme, du Grand Paris et des relations avec les arrondissements.

Le précédent d’avant Pékin 2008

Pourtant, il existe des précédents de troubles sociaux dans la capitale. En avril 2008, avant les JO de Pékin, le relais de la torche est interrompu à Paris en raison de nombreuses manifestations pro-tibétaines. Les derniers relais ont été annulés et la flamme a terminé son parcours dans un bus. Pour éviter que ce scénario désastreux ne se reproduise, un dispositif de sécurité renforcé est actuellement mis en place. « Nous travaillons en étroite collaboration avec la préfecture de police et les mairies des différents arrondissements », a ajouté Grégoire. La séquence du 14 juillet, en pleine cérémonie de la fête nationale, est à peaufiner, tout comme la mise en scène secrète de la cérémonie d’ouverture du 26 juillet.

Si Hidalgo est consciente du « défi » en cause, elle a insisté sur le fait que la flamme est aussi une occasion de « se rassembler ». « La violence n’a pas sa place. Le sport si. Nous voulons que les Jeux soient en phase avec les défis environnementaux, sociaux et démocratiques », a-t-elle ajouté.

Outre la sécurité, de nombreuses questions restent sans réponse. Le tracé précis de chaque segment, le choix des relayeurs parisiens, les forces de police à déployer et les animations à organiser autour du passage de la flamme restent à déterminer. Mais les premiers jalons sont déjà posés.

Destination finale mystérieuse pour la vasque olympique

Le 14 juillet, le relais partira des Champs-Elysées pour se rendre à l’Hôtel de Ville, en passant par « des lieux emblématiques de l’histoire révolutionnaire de la ville et du pouvoir national et local », comme l’ont expliqué les organisateurs. La Sorbonne, le Panthéon, le Sénat, le Louvre et la place de la République seront au programme.

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Le lendemain, l’événement se concentrera sur les quartiers locaux. Les relais s’élanceront de la Porte de la Chapelle pour rejoindre Belleville, ainsi que les quartiers de la Butte-aux-Cailles et des Buttes-Chaumont, via le quartier populaire de la Goutte-d’Or. « Ce n’est pas une ville de très riches et de très pauvres », a insisté Hidalgo. « La flamme passera par les quartiers populaires, dans lesquels nous avons beaucoup investi depuis 15 ans. Nous voulons impliquer tous les habitants dans la fête.

Quant à la destination finale, elle reste un mystère. Alors que l’on sait déjà que l’ultime relais de la flamme aura lieu entre la Seine-Saint-Denis et Paris, via le Bassin de la Villette, le COJOP n’a pas encore révélé où sera allumée la vasque olympique lors de la cérémonie d’ouverture sur la Seine. Son président, Tony Estanguet, s’est borné à déclarer : « Ce sera la surprise du 26 juillet 2024, et le dernier segment. »

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Traduction d’un article original publié en français sur lemonde.fr ; l’éditeur ne peut être responsable que de la version française.

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