Macron fonde une réponse en trois temps sur l’empathie, la fermeté et le choc moral

Il a régulièrement téléphoné au Premier ministre Elisabeth Borne et au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, envoyé des textos sans arrêt et s’est entretenu directement avec les maires. Pendant deux jours, le président Emmanuel Macron a vécu accroché aux notifications, suivant de près les incendies et les pillages. « Jusqu’à très tard dans la nuit », précise l’un de ses conseillers.

Cherchant à rester « agile » et « souple », et surtout pas comme un dirigeant qui s’envole à l’étranger, le président français a annulé sa visite d’Etat en Allemagne. Dimanche, au moment où il devait monter à bord de l’avion, il a plutôt tenu une réunion de crise avec ses principaux ministres.

Tout au long du week-end, l’Elysée a cherché à présenter Macron comme étant à la barre. Samedi, le chef de l’Etat a « demandé » au ministre de l’Economie Bruno Le Maire de rencontrer des commerçants et restaurateurs. Dimanche, il a « demandé » au premier ministre de se rendre à L’Haÿ-les-Roses, une banlieue parisienne où la maison du maire a été attaquée.

Les deux jours ont également été consacrés à la réflexion sur la meilleure sortie de crise. « Si nous n’étions qu’empathiques, nous serions accusés de ne pas être assez fermes. Si nous n’étions qu’à réprimer sans discernement, nous serions accusés de jeter de l’huile sur le feu », résume un conseiller de l’exécutif.

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Dimanche, le président a passé la journée tiraillé entre deux sentiments. Il a été soulagé de voir que les émeutes avaient diminué d’intensité, malgré quelques spots très tendus, comme Marseille et Lyon vendredi soir. Mais il a aussi été écoeuré par l’attaque du domicile privé de Vincent Jeanbrun, le maire de L’Haÿ-les-Roses, en présence de sa femme et de ses deux enfants. Un conseiller municipal a également été blessé à la tête par un jet de pierre à Montluçon, dans le centre de la France.

Un débat politique enlisé

Des politiques de tous bords, même des proches du chef de La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, accusé de ne pas avoir appelé au calme, ont condamné ces attaques contre des élus. L’Association des maires de France a appelé à des rassemblements devant les mairies ce lundi midi.

Dimanche soir, à l’issue du meeting à l’Elysée, l’état-major de Macron a annoncé qu’il accueillerait mardi les maires de plus de 220 communes ayant connu des violences. Avant cela, lundi, il rencontrera les présidents des deux chambres du Parlement, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher. Le même jour, Borne rencontrera les présidents des groupes parlementaires. Le président « veut du temps pour écouter et comprendre », a déclaré un participant à la réunion de crise. « Nous ne laisserons rien passer. Nous serons aux côtés des maires », a déclaré Borne lors de sa visite à L’Haÿ-les-Roses.

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