L’ONG Ocean Defense Sea Shepherd déchirée

La voix du fondateur de Sea Shepherd est restée celle d’un homme déterminé. Après plusieurs années passées à terre, le militant écologiste Paul Watson, 72 ans, a annoncé qu’il reprendrait la mer. « En juin, je serai prêt à aller m’opposer à l’abattage illégal des rorquals communs et des dauphins aux îles Féroé [belonging to Denmark] et en Norvège », a déclaré le ressortissant canadien. Les « super chalutiers », les chalutiers-usines géants qui aspirent chaque jour des tonnes de poissons en haute mer, et les baleiniers japonais sont également sur sa liste. « Nous savons que le Japon est en train de construire un nouveau navire et que les baleiniers veulent retourner dans l’océan Austral », a déclaré l’activiste. « Nous les attendrons là-bas.

Le militant de l’océan fait préparer un énorme navire de 72 mètres de long, un ancien navire de patrouille des pêches écossais rebaptisé John Paul Dejoria II. Un vent nouveau souffle, maintenant qu’il est « débarrassé d’une lourde bureaucratie », a-t-il dit. En d’autres termes, l’organisation non gouvernementale internationale qu’il a fondée en 1977 traversait une mauvaise passe.

L’activiste de toujours vient de créer sa propre fondation, baptisée Captain Paul Watson, car Sea Shepherd est en train de se séparer et l’indomptable capitaine n’est plus le bienvenu partout. Poussé à la porte par les dirigeants de la Sea Shepherd Conservation Society, la branche de l’ONG aux États-Unis, il démissionne de son conseil d’administration le 27 juillet 2022. Début septembre, il est également évincé du conseil d’administration de Sea Shepherd. Shepherd Global, la structure basée à Amsterdam qui coordonne les communications et la flotte de l’ONG en dehors des États-Unis. Fin décembre de l’année dernière, il a également quitté le bureau exécutif de la branche australienne.

En savoir plus Article réservé à nos abonnés Des centaines de dauphins morts échoués le long de la côte atlantique française

Adepte de « l’agression non violente »

La scission a été réalisée entre ces trois entités d’une part et, d’autre part, les équipes basées au Brésil, en France et au Royaume-Uni. Regroupés au sein d’une association de droit français créée le 13 décembre 2022, sous le nom de Sea Shepherd Origins, ils continuent de suivre les préceptes du capitaine qui affectionne « l’agression non violente ».

Nous sommes intéressés par votre expérience d’utilisation du site.

Sabotage des navires lorsqu’ils sont à quai, blocage des hélices, traque des bateaux se livrant à la pêche illégale afin de les diriger vers les ports où ils seront contrôlés ou pour récolter des images… Les méthodes de l’ONG lui valent le ressentiment des pêcheurs et des accusations de l’extrémisme.

Les autres branches – l’organisation en compte une vingtaine au total – se sont rangées du côté des mutins américains. Tous sont juridiquement et financièrement indépendants mais ils s’associent parfois à certaines campagnes orchestrées par Global. Pour l’instant, chacun d’eux garde ses vaisseaux quand il en a.

Il vous reste 62,52% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*