Ces dernières années, les défis de recrutement et de rétention au sein de l’armée française se sont accrus. Il ne s’agit pas encore d’une pénurie, mais plutôt d’une attrition discrète, et la tendance devient de plus en plus persistante. C’est un sujet de préoccupation pour le ministère des Armées du pays et qui risque de susciter des débats, l’Assemblée nationale venant d’ouvrir mardi 9 mai l’examen de la loi de programmation militaire (LPM) en commission de la défense. La nouvelle LPM est censée décrire les dépenses militaires jusqu’en 2030, et plusieurs clauses de celle-ci sont consacrées à la résolution de la question du recrutement et de la rétention des troupes.
Dans un rapport parlementaire sur le bilan de la précédente LPM – publié en février et dirigé par les députés Yannick Chenevard (Renaissance, parti centriste du président Emmanuel Macron) et Laurent Jacobelli (Rassemblement national, extrême droite) – le ministère des Armées a reconnu qu’entre Entre 2019 et 2022, on note une augmentation globale du nombre de départs de l’ordre de 6%, dont +2,5% pour les militaires et +25% pour les civils. Ces chiffres ont même mis en péril les objectifs de recrutement, avec 700 postes non pourvus en 2021, et pourraient continuer à peser sur la situation alors que l’armée vise à créer 6 300 nouveaux postes d’ici 2030.
Le défi de la stabilisation des effectifs des forces armées est un problème permanent pour diverses raisons. L’ancienne ministre de la Défense de Macron, Florence Parly, y avait déjà répondu en mettant en place des « plans familiaux » destinés à améliorer le quotidien des militaires.
Mais la situation s’est aggravée et ressemble désormais à celle d’autres organes clés de l’État, tels que la police ou l’administration pénitentiaire. « Nous avons l’habitude d’avoir du turnover au sein de nos équipes, mais nous n’avons jamais vu ce phénomène d’une telle ampleur », a déclaré Thibaut de Vanssay, le directeur des ressources humaines du ministère des Armées, lors de son audition devant le Parlement pour ce rapport.
« Manque de reconnaissance sociétale »
L’armée est la branche la plus touchée de l’armée, principalement lorsqu’il s’agit de recruter des soldats de base. En 2022, le taux de rupture de contrat avant la fin de la formation atteint 32 %, tandis que l’objectif maximum est fixé à 25 %. « Une partie non négligeable de ces jeunes cache parfois une maladie ou des problèmes médicaux, et nous sommes obligés de dire non. Un autre facteur est que certains jeunes peuvent avoir une vision fantasmée de la vie militaire », a déclaré le général Marc Conruyt, responsable des ressources humaines de l’armée. réalisateur, dans un entretien avec Le Parisien le 21 avril. Conruyt a expliqué que ce taux d’abandon avait diminué après cinq ans de contrat, avec un taux de renouvellement de 82 %.
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