
LONDRES, 20 juillet (Reuters) – Un pétrolier contenant du gaz naturel liquéfié (GNL) provenant d’un fournisseur russe et chargé sur un navire affrété par le groupe Gunvor (GGL.UL) au large des côtes françaises a été refoulé cette semaine par la société énergétique argentine Enarsa, selon des responsables.
Le pétrolier Flex Artemis se trouvait dans l’Atlantique Sud et se dirigeait vers le nord-est jeudi, selon le suivi des navires Refinitiv. Il avait transporté du GNL depuis Yamal en Russie, selon un négociant proche du dossier, et était arrivé dans les eaux argentines vers le 14 juillet.
Ce rejet est un signe de plus des bouleversements du marché de l’énergie depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie l’année dernière et d’une méfiance croissante des acheteurs impliquant même des accords autorisés avec des carburants d’origine russe. Il reflète également l’excédent de GNL de cette année sur les marchés mondiaux.
« Enarsa a bloqué cette livraison parce qu’elle viole le contrat, parce que c’est une entreprise avec des sanctions », a déclaré cette semaine le ministre argentin de l’Economie, Sergio Massa.
Un négociant en GNL familier avec les activités d’Enarsa a déclaré qu’une banque internationale impliquée dans la transaction avait bloqué le paiement pour éviter d’enfreindre les sanctions secondaires impliquant des transactions financières.
Un porte-parole de Gunvor, basé à Genève, a nié que le GNL ait été refusé en raison des sanctions russes et a déclaré que la contrepartie de l’accord était au courant de l’origine de la cargaison.
« Une prétendue décision d’une banque européenne de s’auto-sanctionner, c’est-à-dire d’agir au-delà des lois en vigueur, n’a aucune incidence sur la légalité de la transaction ou sur la politique juridique de l’Argentine envers la Russie », a déclaré la personne.
Les prix du GNL ont chuté cette année, s’échangeant en Europe à moins de 10 $ par million d’unités thermiques britanniques (mmBtu) ce mois-ci après avoir grimpé à plus de 70 $/mmBtu en août dernier alors que les flux de gaz russe vers l’Europe étaient coupés.
Reportage de Marwa Rashad à Londres et Julia Payne à Bruxelles; reportage complémentaire de Nicolas Misculin ; Montage par Josie Kao
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