La justice brésilienne donne plus de temps au Congrès pour adopter un projet de loi restreignant les droits des autochtones

BRASILIA, 7 juin (Reuters) – Un juge de la Cour suprême brésilienne a demandé mercredi plus de temps pour étudier une affaire opposant les peuples indigènes du pays à son puissant secteur agricole, une décision qui devrait donner plus de temps aux législateurs pour adopter la mesure favorisant les grandes entreprises. Agriculture.

La décision du juge Andre Mendonca, un pasteur évangélique nommé en 2021 par l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro, représente un revers pour les droits d’environ un million d’Autochtones au Brésil.

La proposition imposerait une date butoir pour les revendications territoriales ancestrales. Il a déjà été approuvé à la chambre basse et attend un vote dans un Sénat nouvellement conservateur. S’il passe le Congrès, tous les regards se tourneront vers le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, qui a le droit de veto.

Lula a misé sa réputation mondiale sur la protection des droits autochtones et la préservation de l’environnement, mais il dépend également de plus en plus du secteur agricole pour stimuler la croissance nationale.

L’affaire historique devant la Cour suprême concerne une réclamation du peuple Xokleng du sud de l’État de Santa Catarina, dont les terres ont été achetées il y a des décennies par des agriculteurs d’origine européenne. Les Xokleng disent qu’ils ont un droit ancestral sur la terre, tandis que les agriculteurs affirment qu’ils en sont les propriétaires légitimes.

Toute décision établirait une jurisprudence pour des centaines d’autres conflits fonciers.

Des groupes indigènes, dont des membres de la communauté Xokleng, ont manifesté mercredi devant la Cour suprême de Brasilia. D’autres manifestants indigènes ont bloqué une grande autoroute à l’extérieur de Sao Paulo.

Le secteur agricole brésilien soutient également un projet de loi au Congrès qui établirait une date butoir pour les revendications foncières en 1988, l’année de la promulgation de la Constitution actuelle du Brésil. Selon le projet de loi, toute communauté autochtone qui n’occupe pas ses terres à cette date ne sera pas autorisée à les revendiquer.

Les chefs autochtones disent que cela viole la Constitution qui garantit à leur peuple le droit de revendiquer des terres ancestrales. Ils soutiennent que dans de nombreux cas, des groupes autochtones avaient été expulsés de leurs terres par des colons et ne les occupaient plus en 1988.

L’audience fait suite à un revers pour les peuples autochtones la semaine dernière au Congrès lorsque la chambre basse a adopté le projet de loi limitant la reconnaissance de nouvelles réserves autochtones.

Reportage d’Anthony Boadle Montage par Gabriel Stargardter et David Gregorio

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Anthony Bodle

Thomson Reuters

Anthony a couvert la politique brésilienne depuis 2012, l’élection serrée en 2022 du président de gauche Lula après quatre ans du président de droite Jair Bolsonaro et les turbulences auxquelles est confrontée la démocratie brésilienne. Il a rapporté du Chili sous le général Pinochet et de La Havane sous Fidel Castro. Il a également couvert les affaires américano-latino-américaines depuis Washington de 1995 à 2002. Anthony est titulaire d’une maîtrise en politique de l’Université d’Essex. Contact : 55 61 98204-1110

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