
Les rayons du soleil s’éteignirent lentement et le froid s’abattit sur les personnes rassemblées là, comme s’il ne pouvait en être autrement le jour des funérailles de Pierre Soulages. Il s’est éteint le 26 octobre à l’âge de 102 ans. Mercredi 2 novembre, Emmanuel Macron a rendu un hommage sobre mais émouvant à l’artiste français dans la cour carrée du Louvre, où Georges Braque, Le Corbusier et André Malraux avant lui ont également reçu la couronne de laurier dont la France orne la tête de ses héros.
La solennité républicaine sied à Soulages, qui vécut jusqu’à deux siècles et acquit, par sa longévité et sa persévérance, la stature d’un commandeur. « A l’exception de Christian Boltanski, aucun artiste français n’a eu autant d’influence », a déclaré Eric de Chassey, directeur de l’Institut national de l’histoire de l’art (INHA). Il n’y a pas d’autre exemple dans l’histoire de l’art, a-t-il ajouté, « que cette carrière longue et concentrée, celle d’un peintre qui est resté contemporain jusqu’au bout tout en ayant le sentiment d’une totale continuité avec l’art du passé ». Et quel lieu plus approprié pour lui organiser un cortège funèbre que le prestigieux musée parisien, qui lui a consacré une exposition en 2019.
« Le Louvre est la maison des peintres, où Soulages est allé la première fois qu’il est venu à Paris. C’est un très beau symbole », a déclaré Alfred Pacquement, l’ancien directeur du Musée national d’art moderne, qui a organisé l’exposition Soulages au Persienne.
Une marche funèbre au rythme d’un tambour
Plusieurs centaines de personnes avaient été invitées à la cérémonie, inaugurée par une marche funèbre au rythme du tambour et terminée par un quatuor de Bach joué par l’orchestre de la Garde républicaine. Dans le rassemblement, on pouvait voir quelques anciens ministres de la culture et l’actuelle Rima Abdul Malak ; le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti ; le dessinateur belge Philippe Geluck ; l’architecte Jean Nouvel ; la directrice de la Fondation Vuitton, Suzanne Pagé ; et le collectionneur François Pinault. Sans oublier l’ancien président du Louvre, Jean-Luc Martinez, et son successeur, Laurence des Cars.
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Parmi le public, la foule était moins nombreuse que celle réunie en 1976 pour rendre hommage à André Malraux. « La cour était beaucoup plus encombrée », se souvient Marc Boisseuil, photographe. Il n’aurait raté pour rien au monde l’hommage de Soulages, le qualifiant « d’immense artiste, de grand classique ».
« Oui, c’était un grand artiste », a déclaré Marivon C., un artiste qui a fait le voyage depuis Chamonix, dans les Alpes françaises. « J’ai vu toutes ses expositions, au Louvre, au Centre Pompidou, à la Fondation Gianadda, j’ai tous ses livres ! »
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