Le dimanche 1er janvier, la Croatie est passée à l’euro et est entrée dans la zone sans passeport de l’Europe – deux étapes importantes pour le pays après son adhésion à l’UE il y a près de dix ans. À minuit, la nation des Balkans a fait ses adieux à sa monnaie kuna et est devenue le 20e membre de la zone euro.
C’est la 27e nation de la zone Schengen sans passeport, la plus grande au monde, qui permet à plus de 400 millions de personnes de se déplacer librement entre ses membres.
Les experts disent que l’adoption de l’euro aidera à protéger l’économie croate à un moment où l’inflation monte en flèche dans le monde entier après que l’invasion russe de l’Ukraine a fait monter en flèche les prix des denrées alimentaires et du carburant. Mais les sentiments des Croates sont mitigés. Alors qu’ils saluent la fin des contrôles aux frontières, certains s’inquiètent du passage à l’euro, les groupes d’opposition de droite affirmant qu’il ne profite qu’aux grands pays comme l’Allemagne et la France.
« Nous allons pleurer pour notre kuna, les prix vont monter en flèche », a déclaré Drazen Golemac, un retraité de 63 ans originaire de Zagreb. De nombreux Croates craignent que l’introduction de l’euro n’entraîne une hausse des prix – en particulier que les entreprises arrondissent les prix lors de leur conversion.
« Club d’élite »
Pour Marko Pavic, employé de l’agence de tourisme, « la Croatie rejoint un club d’élite ». « L’euro était déjà une mesure de valeur – psychologiquement, ce n’est pas nouveau – alors que l’entrée dans Schengen est une excellente nouvelle pour le tourisme », a-t-il déclaré à l’AFP.
L’utilisation de l’euro est déjà largement répandue en Croatie. Les Croates ont longtemps évalué leurs biens les plus précieux tels que les voitures et les appartements en euros, affichant un manque de confiance dans la monnaie locale. Environ 80 % des dépôts bancaires sont libellés en euros et les principaux partenaires commerciaux de Zagreb se trouvent dans la zone euro.
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Les responsables ont défendu la décision de rejoindre la zone euro et Schengen, le Premier ministre Andrej Plenkovic ayant déclaré mercredi qu’il s’agissait de « deux objectifs stratégiques d’une intégration européenne plus approfondie ».
La Croatie, une ancienne république yougoslave de 3,9 millions d’habitants qui a mené une guerre d’indépendance dans les années 1990, a rejoint l’Union européenne en 2013.
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