
Mercredi 19 juillet, la vice-présidente de la Commission européenne, Margrethe Vestager, a annoncé sur Twitter avoir reçu une lettre de rétractation de Fiona Scott Morton. La nomination, le 11 juillet, de l’économiste américain, consultant auprès d’entreprises telles que Microsoft, Apple, Amazon et Pfizer, au poste d’économiste en chef à la direction générale (DG) de la concurrence de la Commission avait fait l’objet de nombreuses critiques au sein de l’Union européenne et de plusieurs États membres, dont la France.
Les politiciens, principalement en France, ont critiqué les anciens rôles de Scott Morton en tant que responsable de l’analyse économique à la division antitrust du ministère américain de la Justice entre 2011 et 2012, et en tant que consultant auprès de grands groupes technologiques. Ils ont dénoncé de possibles conflits d’intérêts et le risque d’ingérence de Washington dans les décisions de l’UE.
Dans sa lettre, Scott Morton a déclaré: « Compte tenu de la controverse politique qui a surgi en raison de la sélection d’un non-européen pour occuper ce poste, et de l’importance que la direction générale ait le plein soutien de l’Union européenne telle qu’elle l’applique, je ont déterminé que le meilleur plan d’action pour moi était de me retirer et de ne pas occuper le poste d’économiste en chef. »
Mardi, le président français Emmanuel Macron a dit avoir des « doutes » sur ce choix. « N’y a-t-il vraiment aucun grand chercheur européen avec des qualifications académiques qui pourrait faire ce travail ? Macron a demandé lors d’un sommet des dirigeants de l’UE avec leurs homologues latino-américains. Dans un bloc de quelque 450 millions d’habitants, « n’y a-t-il personne dans les 27 États membres qui ait un chercheur assez bon pour conseiller la Commission (européenne) ? C’est un vrai point d’interrogation », a déclaré Macron.
La commission exécutive de l’UE a annoncé la semaine dernière qu’elle avait nommé le professeur d’économie de Yale au poste d’économiste en chef dans son département chargé de veiller à ce que « toutes les entreprises se concurrencent de manière égale et équitable sur leurs mérites au sein du marché unique, au profit des consommateurs, des entreprises et de l’Europe l’économie dans son ensemble. » La DG Concurrence est la branche antitrust de l’exécutif européen, chargée d’enquêter sur les comportements anticoncurrentiels des entreprises, d’autoriser les fusions et acquisitions et de valider les aides d’État accordées par divers gouvernements. Il est extrêmement rare qu’un ressortissant non européen occupe un poste aussi élevé au sein de l’exécutif européen.
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