Factbox : Quels pays paient leur « juste part » pour lutter contre le changement climatique ?

BRUXELLES, 21 juillet (Reuters) – Alors que les records de température s’effondrent et que les conditions météorologiques extrêmes font rage dans le monde entier, les pays se préparent à des pourparlers lors du sommet COP28 des Nations Unies de cette année sur le financement climatique – l’argent que les grandes économies fournissent pour aider les États les plus pauvres à faire face au changement climatique.

Jusqu’à présent, les pays n’ont pas versé cet argent dans les montants promis. Les analystes disent que certains ont payé plus que leur « juste part ». D’autres pays disent qu’ils ne devraient pas avoir à payer du tout.

QUELS PAYS PAIENT LE FINANCEMENT CLIMATIQUE DE L’ONU ?

La liste des pays obligés de contribuer remonte aux négociations climatiques de l’ONU en 1992. Elle n’a pas été élargie depuis.

On y trouve 23 pays : Australie, Autriche, Belgique, Canada, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Islande, Irlande, Italie, Japon, Luxembourg, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Portugal, Espagne, Suède, Suisse, Royaume-Uni et États-Unis.

La liste comprend également la Communauté économique européenne – un précurseur de l’Union européenne.

Ceux qui ne figurent pas sur la liste incluent la Chine, aujourd’hui la deuxième économie mondiale, et des pays à forte richesse par habitant tels que les Émirats arabes unis. Certains pays veulent que cela change.

QUI A PAYÉ SA JUSTE PART ?

Les règles de l’ONU ne précisent pas combien chaque pays riche devrait payer.

Le groupe de réflexion basé à Londres ODI a estimé combien chaque nation riche devrait payer pour les 100 milliards de dollars par an que les pays riches se sont engagés à fournir conjointement, sur la base du revenu national d’un pays, des émissions de CO2 depuis 1990 et de la taille de sa population.

Cette analyse a suggéré que seuls sept pays avaient payé leur « juste part » en 2020 – le Danemark, la France, l’Allemagne, le Japon, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède.

Selon le classement de l’ODI, les États-Unis sont à la traîne de tous les autres pays développés, lorsque leurs contributions passées au financement climatique sont comparées à ce que serait leur « juste part ».

Ces contributions de 2020 comprenaient 8,66 milliards de dollars de la France et 16,09 milliards de dollars du Japon. En comparaison, les États-Unis ont fourni 2,3 milliards de dollars en 2020. Le pays a engagé 11,4 milliards de dollars pour 2025, mais l’ODI a déclaré que cela ne représentait encore qu’un quart de la « juste part » des États-Unis.

Ensemble, les 27 pays de l’UE sont le plus grand fournisseur de financement climatique, contribuant à hauteur de 23,38 milliards d’euros (26,15 milliards de dollars) en 2020.

Ces sommes ne tiennent pas compte de toutes les liquidités liées au climat – telles que le montant des financements privés que ces pays mobilisent pour des projets climatiques.

Ils ne reflètent pas non plus combien les pays dépensent chez eux pour réduire leurs propres émissions de CO2, qui contribuent au réchauffement de la planète. Les États-Unis ont adopté un projet de loi de 430 milliards de dollars, la loi sur la réduction de l’inflation, comprenant des dispositions importantes pour réduire les émissions et développer les technologies à faible émission de carbone.

LA HAUSSE DES COÛTS

Le financement devrait occuper une place importante lors du sommet des Nations Unies sur le climat COP28 de cette année en novembre, où près de 200 pays discuteront d’un fonds pour soutenir les pays vulnérables souffrant de dommages causés par le climat, et d’un nouvel engagement de financement climatique pour après 2025.

Jusque-là, l’engagement s’élève à 100 milliards de dollars par an, ce qui est bien en deçà de ce qui est nécessaire pour décarboniser les économies et s’adapter à un monde plus chaud. D’ici 2030, l’ONU estime que les pays vulnérables auront besoin de près de 6 000 milliards de dollars rien que pour réduire leurs émissions.

(1 $ = 0,8942 euro)

Reportage de Kate Abnett, édité par Katy Daigle et Lincoln Feast

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