
LE MONDEL’AVIS : A NE PAS MANQUER
Dmitro Sukholytkyy-Sobchuk est un réalisateur ukrainien né en 1983 à Ouman et diplômé de l’Université de Kyiv. Pour son premier long métrage, intitulé Pamfir, il a créé une histoire violente et visionnaire qui fait déjà sensation dans toute l’Europe. Tourné juste avant l’invasion russe à la frontière de l’Ukraine et de la Roumanie, région d’intense contrebande, le film raconte l’histoire de l’éponyme Pamfir, un père de famille rentrant dans son village après un voyage lointain pour faire vivre sa femme et son fils. . Avec sa moustache épaisse et tombante et son corps grand et fort, ce lutteur champion et bagarreur notoire rappelle au public les loups ou les ours qui peuplent les forêts environnantes. Le motif du brave héros retournant dans son village natal et les forces primitives de la nature rappellent RMNune autre œuvre remarquable du réalisateur roumain Cristian Mungiu, qui vient de sortir cette année.
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Le retour du personnage principal remue une réalité qui semblait en suspens, remodelant une histoire dont le passé semble douloureux, dont le présent devient de plus en plus conflictuel et dont l’avenir est, par la force des choses, très incertain. Le pouvoir de conviction et d’entraînement du film réside dans le fait qu’il ne s’embarrasse pas d’explications, ni ne s’éternise ; au contraire, il avance sans arrêt, même vers le pire. Son personnage titulaire semble vouloir se débarrasser d’un passé a priori lourd et sûrement criminel. En colère contre son père pour une raison qui lui sera révélée subrepticement, il n’a d’yeux que pour sa femme, Olena, qui l’aime de tout son cœur, son garçon, Nazar, un trésor à protéger, et sa vieille et forte mère, qui sait les itinéraires de contrebande et comment les utiliser sans se faire prendre par l’armée.
L’horloge tourne dans l’église. Laissé seul par le pasteur pour surveiller la pièce, Nazar laisse vraisemblablement un incendie se propager pour garder son père au village plus longtemps. Mais les dégâts finissent par endetter Pamfir auprès de M. Oreste, un vieux et puissant garde champêtre qui s’avère être un monstre froid et cruel, à la hauteur du mythe grec violent auquel il doit son nom. C’est un despote régnant en maître sur la contrebande et les âmes du village. Il a le droit de décider de la vie et de la mort de chaque être qui vit là-bas. C’est un dieu maléfique, un apôtre qui tient l’Église entre ses mains et règne sur un monde d’autant plus soumis à sa volonté qu’il l’a corrompu jusqu’à la moelle. Pour rembourser sa dette, Pamfir envisage de reprendre, une dernière fois, ses anciennes activités et de prendre en charge une cargaison clandestine à destination de la Roumanie. D’un western ringard, le film se transforme en thriller avec un rebondissement final.
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