
Les clients passent des commandes sur Internet mais ne reçoivent jamais leurs livraisons ; les entreprises envoient des marchandises et reçoivent des chèques sans provision en retour. Au cours des derniers mois, l’industrie des granulés de bois n’a pas dérogé aux autres industries actuellement en panique : des escrocs ont profité des pénuries de ce marché pour créer pléthore d’arnaques.
Voulant se prémunir contre la flambée des prix du gaz et de l’électricité, de nombreux Français se sont en effet rués sur l’achat de ces granulés de bois pour chauffer leur logement cet hiver, provoquant une envolée des prix alors que les gens cherchent à s’approvisionner avant l’hiver. En octobre, en l’espace d’un an, un sac de pellets de 15 kilogrammes a vu son prix passer de 6 € à environ 10 €, soit une augmentation de près de 90 %. Dans une moindre mesure, les bûches de bois, également devenues plus recherchées, se sont appréciées d’environ 20 % depuis juillet.
« Au lieu d’acheter en saison, les clients ont fait leurs courses avec quatre à six mois d’avance par rapport à la normale. Chacun a demandé sa tonne de pellets, ce qui représentait des volumes énormes », explique Eric Vial, directeur général de Propellet France, groupement national regroupant des professionnels. du secteur, basé dans le sud-est de la France. « Les distributeurs recevaient 200 à 300 appels téléphoniques par jour, certains de personnes hyper-agressives. Certains ont donc préféré ne pas prendre de nouveaux clients », a-t-il déclaré.
Augmentation des coûts de production
Ces comportements anxieux – que certains comparent au stockage de papier toilette ou de pâtes constaté lors de la pandémie de Covid-19 – n’ont fait qu’exacerber une inflation déjà bien engagée. Les prix des granulés de bois ont doublé entre fin 2021 et l’été 2022. Sur cette période, les coûts de production se sont envolés, sous l’effet conjugué de la hausse des coûts de l’électricité, du gaz (pour sécher les granulés), du transport et des matières premières, telles que sciure.
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Parallèlement à cela, le problème a été exacerbé par la baisse du marché de la construction au cours des quatre derniers mois, ce qui a entraîné un ralentissement du sciage du bois et donc de la production de copeaux. Dans le même temps, la demande s’est accélérée sous l’effet des politiques gouvernementales, comme le dispositif MaPrimeRénov’ notamment, qui a incité les Français à remplacer leurs installations fioul ou gaz par des poêles ou chaudières à bois.
En 2021, selon l’Observatoire des énergies renouvelables, les ventes de poêles ou chaudières à bois ont bondi de plus de 34% par rapport à 2020. De ce fait, « le taux d’installation d’appareils à bois est supérieur à la capacité d’approvisionnement », précise Frédéric Plan. , directeur général de la Fédération française des combustibles, carburants et chauffage. Il a prévenu que « cet écart demande-offre devrait rester autour de 5% si tout va bien, et augmenter de 15% si l’hiver est difficile ».
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